La chirurgie laparoscopique est applicable dans la prise en charge de maladies de rein. La néphrectomie par laparoscopie, elle, est l’intervention de premier choix dans plusieurs établissements, lors de la prise en charge de maladies malignes.
La néphrectomie est définie comme l’ablation du rein affecté (néphrectomie simple totale). Dans le cas de tumeurs de grande taille et de tumeurs localisées au pôle supérieur du rein, il est nécessaire de procéder à l’ablation du tissu graisseux périnéphrétique et de la glande surrénale homolatérale (néphrectomie radicale). Les tumeurs de plus petite taille (<4cm) localisées en périphérie du rein, ainsi que les tumeurs bénignes, peuvent être traitées par néphrectomie partielle.
La néphrectomie par laparoscopie peut être réalisée par voie transpéritonéale ou extrapéritonéale. Le patient est placé en position spéciale (décubitus latéral) et l’intervention est réalisée par le biais de 3 à 4 petites incisions (0,5-1cm), après insufflation d’air dans l’abdomen (pneumopéritoine). Les principaux moments de l’intervention incluent la préparation du rein avec section de la ligne de Toldt ; identification et préparation de l’uretère homolatéral ; préparation et ligature de l’artère rénale et de la veine rénale à l’aide de clips ou d’une agrafeuse spéciale pour vaisseaux et section des vaisseaux ; préparation du pôle supérieur, avec ou sans préservation de la glande surrénale ; section des adhérences latérales ; extraction de la préparation avec la graisse périnéphrétique dans un sac spécial et éloignement de celui-ci avec petite prolongation d’une des incisions. L’intervention peut être assistée manuellement (hand-assisted laparoscopic nephrectomy) ou bien, réalisée dans son intégralité par abord laparoscopique.
Il existe des développements ainsi que différentes versions de la néphrectomie, dont la néphrectomie laparoscopique partielle, qui exige l’exclusion vasculaire provisoire et des manipulations rapides en vue de l’ablation d’une partie du rein atteint afin de préserver la partie saine, la chirurgie laparoscopique à incision unique (Single-incision laparoscopic Nephrectomy) et la néphrectomie robotique, réalisée avec beaucoup de succès dans des établissements spécialisés.
Néphrectomie par laparoscopie sur donneur vivant, en vue d’une transplantation de rein
La néphrectomie laparoscopique en vue de la transplantation de rein est établie aux USA et en Europe en tant que méthode standard qui permet au donneur de regagner rapidement ses activités.
En 2015, nous avons réalisé pour la première dans notre pays une néphrectomie laparoscopique sur donneur vivant en vue de la transplantation, sur un homme qui avait subi une laparotomie dans le passé. L’homme, âgé de 68 ans, avait subi une intervention chirurgicale suite à un accident de la route. Deux trocarts, l’un de 5 mm et l’autre de 10 mm, étaient placés à la ligne médio-claviculaire, de l’arc costal jusqu’à l’épine iliaque antérieure supérieure, et un trocart de 10 mm supra-pubien, qui a été remplacé par un gel-port, afin d’éloigner le greffon.
L’intervention a duré trois heures. Le délai d’ischémie chaude était de trois minutes.
Le greffon a été immédiatement greffé et le receveur a immédiatement présenté une miction, la fonction rénale ayant commencé.
L’évolution postopératoire du donneur était normale et il a quitté l’établissement quatre jours après l’intervention.
Compte tenu de la longue expérience en transplantation d’organes et en chirurgie laparoscopique avancée mais aussi étant donné qu’il existe des infrastructures adéquates, telles que les salles d’opération modernes et entièrement équipées, il semble que la voie soit ouverte, dans notre pays également, pour l’application de protocoles de néphrectomie par laparoscopie chez des donneurs d’organes vivants. Les avantages de la chirurgie laparoscopique soutiennent de manière excellente les donneurs d’organes (parents des patients atteints de néphropathie) qui, étant sains, réalisent le plus grand possible, celui d’un de leurs organes, pour sauver la vie de leurs proches et pour en améliorer la qualité de vie. La douleur postopératoire est réduite au minimum, le résultat esthétique est excellent et le donneur regagne très rapidement ses activités quotidiennes.