TUMEURS BÉNIGNES & KYSTES HÉPATIQUES

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Les tumeurs bénignes du foie incluent les hémangiomes, les adénomes, les hamartomes, l’hyperplasie nodulaire, etc. Elles sont prises en charge par approche chirurgicale lorsqu’elles provoquent des symptômes et que la taille de la tumeur est importante ou s’il existe un risque de rupture et d’hémorragie.

Les hémangiomes sont plus fréquents chez les femmes et sont habituellement repérés au hasard lors de l’exploration du foie.  Lorsque leur taille est importante elles peuvent provoquer des symptômes atypiques (douleur). Dans certains cas, il existe un risque de rupture et d’hémorragie grave. Le diagnostic peut être posé à l’aide de la tomographie assistée par ordinateur. Toutefois, la méthode de choix est l’imagerie par résonnance magnétique. Le traitement consiste en la résection chirurgicale avec énucléation, compartimentectomie, voire, hépatectomie atypique. Ces interventions sont réalisées de manière sûre et efficace dans les centres laparoscopiques dotés de l’expérience adéquate.

Les adénomes concernent habituellement les femmes et ont été mis en relation avec la prise de contraceptifs. Il s’agit de tumeurs clairement circonscrites, uniques ou multiples. Habituellement, ils ne présentent pas de symptômes. Toutefois, ils peuvent être accompagnés de douleur abdominale, d’hémorragie intra-abdominale liée aux menstruations. En cas d’adénome hépatique, il est recommandé d’interrompre la prise de contraceptifs, car il existe le risque de récidive. Le traitement consiste en la résection chirurgicale. Toutefois, lorsqu’il s’agit de tumeurs de petite taille (< 3cm), il est possible de recommandé le suivi régulier par échographie.

Les hamartomes et l’hyperplasie nodulaire sont également des tumeurs bénignes qui, toutefois, sont plus rares. Les hamartomes sont des tumeurs simples ou multiples qui présentent une image histologique particulière. En effet, ils proviennent de tissus qui se développent de manière anarchique. L’hyperplasie nodulaire est un état bénin rare qui exige une intervention chirurgicale uniquement lorsqu’elle entraîne l’apparition d’une masse volumineuse.

 

Kystes

Les kystes hépatiques sont classés en kystes parasitaires (échinocoque) et non parasitaires.

Les kystes non parasitaires peuvent être d’origine traumatique, dermoïdes, endothéliaux, etc.

Ils peuvent être uniques ou multiples, apparaissant plus souvent chez les femmes âgées de 40  à 60 ans. Ils contiennent un liquide transparent. Certains kystes uniques (ou solitaires) sont considérés comme des cystadénomes, un état précancéreux. L’on exige alors toujours un suivi régulier et très probablement une prise en charge chirurgicale.

La maladie polykystique est un état caractérisé par la présence de kystes nombreux dans le foie mais aussi dans d’autres organes, habituellement, les reins.

Les kystes hépatiques ne provoquent habituellement pas de symptômes.  Lorsque leur taille est importante et qu’ils exercent une pression sur des organes adjacents, ils peuvent provoquer de la douleur et d’autres symptômes. En cas de rupture, ils peuvent provoquer une douleur aiguë et une hémorragie intra-abdominale.

Diagnostic : Le diagnostic est posé à l’aide d’une échographie hépatique et d’une tomographie assistée par ordinateur.

Traitement : Les kystes de petite taille et asymptomatiques peuvent être pris en charge par suivi. La ponction du kyste, sous tomographie assistée par ordinateur, est une option de traitement. Toutefois, habituellement, il y a récidive et le kyste peut à nouveau être rempli de liquide, ce qui nécessite plusieurs séances. Le traitement de choix consiste en la résection chirurgicale du kyste. Il s’agit d’une intervention difficile, car il peut y avoir une hémorragie ou un efflux de bile (cholorrée) du parenchyme hépatique. Il est également possible de réaliser un drainage chirurgical du kyste et la résection du dôme saillant (deroofing) pour assurer une communication constante avec la cavité péritonéale, ainsi que l’injection de solutions spéciales.  La chirurgie laparoscopique présente des avantages dans le traitement des kystes hépatiques. En effet, outre les avantages ordinaires (durée d’hospitalisation plus courte, moins de complications postopératoires, etc.) elle offre au chirurgien la possibilité d’avoir une meilleure image de l’intérieur du kyste, grâce au grossissement obtenu par la caméra, qui peut ainsi ligaturer les petits canaux biliaires susceptibles de provoquer une cholorrée postopératoire (un état qui est associé à une morbidité postopératoire importante).