LA FISSURE ANALE

La fissure anale est l’érosion longitudinale, voire, l’ulcération de la muqueuse du troisième tiers inférieur du canal anal. Elle est habituellement localisée sur la ligne médiane (à la 6e ou 12e heure de la circonférence  de l’anneau). La coexistence de nombreuses fissures peut indiquer la présence d’autres maladies, telles que la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse.

Elle est habituellement causée par une rupture de la muqueuse et de la peau de l’anus lors de la défécation et est combinée à une constipation chronique et un sphincter externe hypertonique.  D’autres causes sont le traumatisme au cours du contact sexuel par voie anale, la thrombose d’hémorroïdes, etc. Elle se distingue en aiguë et chronique.

L’image clinique est composée d’une douleur aiguë après défécation. Cette douleur dure quelques heures et reprend au moment de la défécation.  Parfois, elle est associée à une rectorragie, voire, la présence d’un liquide purulent dans les selles. L’examen par toucher rectal est particulièrement douloureux et, souvent, impossible.

La prise en charge de la fissure aiguë est, surtout, conservatrice, avec administration d’antalgiques et d’anti-inflammatoires locaux et de laxatifs afin de réduire la constipation. Se laver à l’eau chaude (pas brûlante) aide à soulager les symptômes. Il est également possible d’administrer des pommades qui provoquent la chalasie (le relâchement) du sphincter interne (nitroglycérine, diltiazem, nifédipine) ainsi que les injections d’allant botulinique (botox).

En cas d’échec du traitement conservateur, il est indiqué de réaliser une dilatation de l’anneau sous anesthésie générale, afin d’obtenir le relâchement et la paralysie provisoire du sphincter de l’anus et une rémission des symptômes avec recul progressif de l’inflammation.

La prise en charge de la fissure chronique est chirurgicale. Elle consiste à dilater l’anneau, reséquer la fissure et le tissu cicatriciel, et la résection partielle du sphincter interne (sphinctérectomie latérale intérieure). Le rôle de la manométrie de l’anus et de l’échographie endoscopique transrectale est particulièrement important dans l’évaluation pré- et postopératoire du fonctionnement du sphincter. L’intervention exige du chirurgien qu’il soit expérimenté et particulièrement attentif, afin d’éviter l’incontinence postopératoire.